• Dernière lettre d'un défunt

    D'un défunt à d'autre défunts

    Défunts qui ont tant souffert

    Tant souffert d'être seul comme lui.

     

    Dernière lettre d'un défunt

    D'un défunt à d'autres défunts

    L'accompagnant au cimetière

    Comme de vieux amis.

     

    Dernière lettre d'un défunt

    D'un défunt à d'autres défunts

    Heureux d'être en compagnie

    De camarades réunis par la mort.

     

    Dernière lettre d'un défunt

    D'un défunt à d'autres défunts

    Dernière lettre n'arrivant jamais

    Faute de destinataires.


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  • Aujourd'hui je ne sais pas ce que j'ai

    Je ressens comme une forte angoisse

    Comme si quelqu'un me portait la poisse

     Me donnant une sorte d'anxiété

    On doit vouloir m'éloigner de toi

    Comme si j'étais un animal

    Comme si j'étais le mal

    Peut-être que nous ne sommes rien pour eux

    Ou est-ce un jeu

    Dont ils font et défont les règles et les lois

    Dont nous sommes les rouages

    Une sorte de jeu de l'oie

    Au milieu de ces inconnus

    Nous sommes nus

    Je sais que je peux compter sur toi

    Mon amour nous sommes la vie

     


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  • De ses yeux coulent des larmes

    sur ses joues creuses et enfiévrées

    burinant son visage de vieille femme

    à la jeunesse en-allée.

    Son vieux cœur malade de chagrin

    son corps fatigué par les années

    lui laissent seulement sa fierté

    que le temps, pourtant, s'est essayé en vain

    à lui enlever. Dans le murmure des ans,

    de vieux souvenirs aimés

    que n'ont pas effacé les années passées,

    lui servent de passe-temps.

    Conservés pieusement au fond d'une vieille armoire,

    une photo, des livres, des bibelots en ivoire

    sont les seuls souvenirs-objets chéris si forts

    de son bien-aimé, enlevé si tôt par la mort.


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  • Un vieux loup de mer,

    toujours sur les nerfs,

    à force de naviguer

    sur les eaux troubles,

    finissait par voir doubles

    les eaux usées de son baquet.

    Au ministère, l'on s'émeut

    de voir un homme si vieux,

    commander encore avec tant de célérité

    un énorme pétrolier.

    Sans formalités, on le met à la retraite.

    Pour lui, finie la fête,

    en compensation, on le nomme amiral.

    On lui offre un bateau-lavoir

    où il passe ses dernières années

    à regarder défiler dans le miroir

    des eaux du canal,

    les feuilles mortes ou les macchabées.

    Arrive le soir de sa vie,

    n'ayant ni parents, ni amis,

    dans son testament,

    il lègue son corps à l'océan.

    Moralité :

    Un vieux loup de mer,

    sans mère, sans terre,

    s'enterre en mer.


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  • O! paysages incertains

    Que je voulais tant

    Manger de ma vue

    Et embrasser de mes mains

    Vous n'étiez  que rêves

    De mon inconscience brève.

    Jamais je n'aurais imaginé

    En écrivant ces lignes

    Que vous me feriez signe.

    Quel beau présent

    Mon inconscient

    A offert à mon imagination

    En m'envoyant l'oiseau

    L'oiseau de la création.


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